La vérité est enjeu de lutte. Cet aphorisme prend toute sa portée à l’heure où le Président Macron annonce une nouvelle loi liberticide dont l’enjeu est rien de moins que le contrôle de l’information sous couvert de lutte contre les « fake news ». Les sites accusés de propager de « fausses informations » pourront être ainsi fermés sur simple décision administrative. Dans le viseur de l’exécutif : les journaux russes Russian Today et Sputnik que le Président avait déjà accusés de « se comporter comme des organes de propagande mensongère ».
Ce projet a provoqué une levée de boucliers dans les différents groupes parlementaires, de FI au Front National en passant par Les Républicains, d’autant plus légitimement que la loi de 1881 sur la liberté de la presse permet déjà de sanctionner la diffusion de « fausses nouvelles ». Marine Le Pen, notamment, s’est interrogée sur Twitter : « Contrôle de la parole libre sur internet, judiciarisation supplémentaire de la société : la France est-elle toujours une démocratie si elle musèle ses citoyens ? ». Bruno Retailleau de LR, a pour sa part rappelé que seuls les régimes autoritaires prétendent au contrôle de la vérité. Jean-Luc Mélenchon, enfin, se demande qui va décider qu’une information est vraie ou fausse. Question évidemment cruciale même si on connaît déjà la réponse…
L’énergie déployée par l’exécutif pour soutenir la désinformation étatique et réduire l’accès à une information alternative montre, si besoin était, que les mots (comme supports des idées) sont des armes dans les rapports politiques entre dominants et dominés. Aux mains des élites mondialistes, ils servent à la fabrication du consentement et prêchent la résignation en présentant la politique actuelle comme la seule praticable. Aux mains des dominés, ils sont un outil de réinformation active et une force émancipatrice.