Antiterrorisme : le double jeu du gouvernement

Le gouvernement a décidé d’alourdir une nouvelle fois l’arsenal antiterroriste, arguant de la menace djihadiste. Mercredi 9 juillet, Bernard Cazeneuve a présenté en Conseil des ministres un projet de loi « renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme » qui doit être examiné par les députés de la commission des lois avant la fin juillet.

« Le texte vise à répondre à l’évolution de la menace en intensité, car le creuset syrien alimente une menace sans commune mesure avec ce qu’on a connu, par le nombre, par la façon d’agir diffuse et par la prégnance du numérique », explique-t-on au ministère de l’intérieur. Selon la Place Beauvau, 800 Français et résidents français seraient en Syrie, en seraient revenus ou souhaiteraient y aller, dont 300 au combat. La raison avancée peut surprendre quand on connaît par ailleurs le soutien politique et l’aide militaire que le gouvernement français apporte en sous-main aux rebelles combattant le régime de Damas, véritables alliés diplomatiques de la France. La cible djihadiste semble bien n’être qu’un simple prétexte pour renforcer à nouveau les dispositifs sécuritaires en vigueur dans un contexte d’aggravation de la crise et de montée en force de la contestation sociale. En effet, si les lois antiterroristes déjà promulguées ont fait la preuve de leur inefficacité pour combattre le terrorisme, elles ont en revanche permis aux différents gouvernements de renforcer leur contrôle sur les populations en leur donnant des moyens de combattre plus efficacement les résistances à leurs politiques.

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La CEDH légalise le Racisme d’État

La Cour européenne des droits de l’homme a apporté sa pierre à l’hystérie antimusulmane en légalisant la loi anti-burqa voté par le gouvernement Sarkozy, provoquant la joie des parlementaires de la droite dure, notamment Eric Ciotti et Corinne Lepage. Enième loi anti-voile, elle sanctionne la contrevenante de 150 euros d’amende et officialise la discrimination qui touche les musulmans en pénalisant le port de certains signes religieux. Comme pour la loi antivoile de 2004, le débat précédant son adoption a été marqué par une libération de la parole raciste, entraînant une hausse sensible des violences contre les musulmans. Mais ces effets pervers et collatéraux ne semblent guère émouvoir le législateur pour qui l’Islam ne peut qu’être un problème. Un problème fabriqué de toutes pièces par les élites dans le seul but de faire diversion aux effets catastrophiques de la crise économique. La stratégie du bouc émissaire, pourtant usée jusqu’à la corde, marche toujours… Lire la suite