Le gouvernement a décidé d’alourdir une nouvelle fois l’arsenal antiterroriste, arguant de la menace djihadiste. Mercredi 9 juillet, Bernard Cazeneuve a présenté en Conseil des ministres un projet de loi « renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme » qui doit être examiné par les députés de la commission des lois avant la fin juillet.
« Le texte vise à répondre à l’évolution de la menace en intensité, car le creuset syrien alimente une menace sans commune mesure avec ce qu’on a connu, par le nombre, par la façon d’agir diffuse et par la prégnance du numérique », explique-t-on au ministère de l’intérieur. Selon la Place Beauvau, 800 Français et résidents français seraient en Syrie, en seraient revenus ou souhaiteraient y aller, dont 300 au combat. La raison avancée peut surprendre quand on connaît par ailleurs le soutien politique et l’aide militaire que le gouvernement français apporte en sous-main aux rebelles combattant le régime de Damas, véritables alliés diplomatiques de la France. La cible djihadiste semble bien n’être qu’un simple prétexte pour renforcer à nouveau les dispositifs sécuritaires en vigueur dans un contexte d’aggravation de la crise et de montée en force de la contestation sociale. En effet, si les lois antiterroristes déjà promulguées ont fait la preuve de leur inefficacité pour combattre le terrorisme, elles ont en revanche permis aux différents gouvernements de renforcer leur contrôle sur les populations en leur donnant des moyens de combattre plus efficacement les résistances à leurs politiques.