Violent, caricatural et grossier, le dernier film de Cédric Jimenez ne fait pas dans la dentelle. Il ne doit son succès qu’à sa parfaite congruence avec l’idéologie dominante (l’air du temps) raciste et réactionnaire. Il le doit aussi et surtout à la promotion qu’en a faite la presse d’extrême-droite, notamment CNews et Valeurs Actuelles, certaines personnalités comme Marine le Pen ou Laurent Obertone. Le timing parfait de sa sortie sur les écrans démontre son objectif : à six mois des présidentielles, recentrer encore davantage le débat sur les questions sécuritaires et identitaires afin d’évincer la gauche au second tour. Alors dangereux ce film qui encense la BAC (pourtant bien peu reluisante) ? Qui stigmatise sans vergogne les jeunes des quartiers populaires ? Oui, et d’autant plus que cette véritable incitation à voter RN ne suscite en France que peu de critiques (la presse étrangère étant visiblement la seule à s’en émouvoir). Le texte que nous reproduisons ci-après en est une heureuse exception.
