Apocalypse 2029, une uchronie communiste

 

Et si l’Histoire avait pris fin sous les auspices communistes ? Si le monde avait définitivement changé de base ? Si l’URSS avait gagné la troisième guerre mondiale ? Ce sont les hypothèses qu’explore Nicolas Bourgoin dans son dernier roman, politique et uchronique « Apocalypse 2029 ». Plongée en apnée dans la France soviétique de 2021…

Eric Michel : Pourquoi ce nouveau roman ?

Nicolas Bourgoin : Peu de gens le savent, mais l’humanité a frôlé l’holocauste nucléaire il y a une quarantaine d’années. Dans la nuit du 25 au 26 septembre 1983, précisément. Une fausse alerte sur une base russe près de Moscou qui aurait pu très mal finir. L’Occident n’a dû son salut qu’à la clairvoyance et au sang-froid de l’officier de garde qui a choisi de désobéir au protocole, estimant à juste titre qu’il s’agissait d’un simple dysfonctionnement du système de défense anti-missiles. Cette épisode de la guerre froide m’a donné l’idée d’écrire un roman d’uchronie : que se serait-il passé si Stanislas Petrov avait fait le choix d’ordonner la riposte militaire ? S’il y avait eu une troisième guerre mondiale remportée par les Soviétiques ? Comment serait la France de 2021 ?

Eric Michel : Sur quoi tu t’es basé ?

NB : Pour ce qui est de la guerre proprement dite, sur les simulations imaginées par les militaires. Pour que ce qui est de l’état de la société française : sur ce qu’on savait des démocraties populaires dans les années 80. Étatisation, planification de l’économie, socialisation des biens collectifs, forte protection sociale, gratuité du logement et de la santé, priorité donnée à la culture, au sport, à l’éducation ainsi qu’à la conquête de l’espace (dans mon roman, on a des colonies sur Mars et sur Vénus !). C’est le communisme tel qu’il a été mais aussi tel qu’il aurait pu être une fois la guerre froide terminée.

EM : Il y a aussi un fort contrôle social et une surveillance des citoyens…

NB : Oui, comme les pays socialistes ont pu le connaître en raison de la course aux armements et de l’espionnage dont ils était victimes pendant la guerre froide. La volonté de contrôle s’explique évidemment par les tensions géopolitiques. Dans mon livre, un attentat sur le sol parisien attribué aux terroristes sud-coréens (dernier bastion capitaliste dans un monde communiste) entraîne un tour de vis sécuritaire et un flicage accru des citoyens, à tel point que certains se demandent si l’attentat n’était pas commandité par les services secrets français pour contrer le processus de libéralisation politique. La présidence du Parti a changé et la femme qui est désormais sa tête veut lutter contre la bureaucratie et promouvoir la démocratie ouvrière (rendre le pouvoir au peuple) ce qui crispe passablement les apparatchiks et tous ceux qui profitent du statu quo.

EM : Quelques mots sur les personnages ?

NB : Ils sont rapidement présentés dans la quatrième de couverture : Simon Rosenberg « le pirate des ondes », personnage autant mythique que mystique, Natacha l’interrogatrice-mentaliste, François le personnage principal qui évoque celui du film Lacombe Lucien, Pauline et Aniouchka qui vont jouer un rôle décisif dans l’histoire, Boris ou Michel (je n’en dit pas plus sous peine de spolier !).

EM : Sur les pilules ?

NB : Oui évidemment les fameuses pilules de Soleil Levant sur lesquelles je ne peux non plus pas dire grand-chose sauf qu’elles tirent le récit vers la science-fiction, un genre qui s’accorde parfaitement avec l’uchronie.

EM : Et le titre ? L’action du roman est censée se dérouler en 2021…

NB : Même motif, même punition : ce saut temporel (qui en réalité n’en est pas vraiment un…) est un ressort important de l’intrigue !

 

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Covid : Quand le Gouvernement veut pérenniser un régime carcéral généralisé pour la population

Le Premier ministre a déposé à l’Assemblée nationale un projet de loi pérennisant la gestion de l’urgence sanitaire. En soi, la formulation est surprenante, car soit il y a une urgence (et par définition elle ne peut être pérenne) qu’il est possible temporairement de traiter de manière exceptionnelle et proportionnée, soit il n’y a pas d’urgence et rien ne justifie la normalisation d’un régime d’exception. Mais il est vrai que le Covid est définitivement devenu un instrument de changement de notre société, ce que prévoit ce projet de loi avec une vision carcérale au quotidien, puisqu’il y aura toujours un virus actif : l’autorisation de circuler et de travailler n’est reconnue qu’aux personnes saines, le prouvant par un test et pouvant être conditionnée au vaccin. Ce n’est pas un mauvais roman SF, c’est la nouvelle normalité. Nos « progressistes » ne sont pas capables de nous proposer autre chose. Peut-être est-il temps de les aider à partir ?

 

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L’État va surveiller 60 millions de français

Inutile, dangereux et violemment liberticide, le mégafichier regroupant les données personnelles de tous les Français va pouvoir fonctionner. Le Conseil d’Etat vient de donner une fin de non-recevoir aux requêtes demandant son interdiction. La juridiction estime que sa création ne constitue pas une « atteinte disproportionnée » au droit des personnes au respect de leur vie privée.

Le décret de création du fichier baptisé « Titres électroniques sécurisés » (TES), paru au Journal officiel le 30 octobre 2016, avait suscité une levée de boucliers de la part des associations de défense des libertés publiques. Elles demandaient la suppression de ce « monstre » regroupant les informations personnelles de tous les titulaires d’un passeport ou d’une carte d’identité, soit environ 60 millions de Français. Sans surprise, elles n’ont pas été entendues.

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Surveiller et punir – L’ère de la pénalité prédictive, par Lucien Cerise.

Le dernier livre de Nicolas Bourgoin s’inscrit dans la continuité de ses travaux sur le contrôle social, notamment son ouvrage de 2013, La révolution sécuritaire (1976-2012). Cette révolution sécuritaire qui transforme la criminologie et les politiques pénales depuis une quarantaine d’années se radicalise avec l’irruption de la méthode prédictive au milieu de la décennie 2000. L’un des symboles en est le repérage des enfants « à risque » dès l’école maternelle, lancé sous le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, mais il s’agit plus largement d’une vraie lame de fond technoscientifique propulsée par les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), qui nous entraîne vers le transhumanisme et l’abolition cybernétique de la différence entre « sujets » et « objets », tous connectés et communicants au moyen de puces électroniques, implantées sous la peau ou remplaçant les code-barres. Nicolas Bourgoin montre que les changements en cours touchent non seulement le contrôle social en général – prévenir au lieu de guérir – mais encore la nature même des rapports sociaux en favorisant la montée en puissance de la suspicion généralisée et de la surveillance de masse – anticiper suppose de connaître.

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Loi anti-« fake news » : comment l’État va contrôler l’information

La vérité est enjeu de lutte. Cet aphorisme prend toute sa portée à l’heure où le Président Macron annonce une nouvelle loi liberticide dont l’enjeu est rien de moins que le contrôle de l’information sous couvert de lutte contre les « fake news ». Les sites accusés de propager de « fausses informations » pourront être ainsi fermés sur simple décision administrative. Dans le viseur de l’exécutif : les journaux russes Russian Today et Sputnik que le Président avait déjà accusés de « se comporter comme des organes de propagande mensongère ».

Ce projet a provoqué une levée de boucliers dans les différents groupes parlementaires, de FI au Front National en passant par Les Républicains, d’autant plus légitimement que la loi de 1881 sur la liberté de la presse permet déjà de sanctionner la diffusion de « fausses nouvelles ». Marine Le Pen, notamment, s’est interrogée sur Twitter : « Contrôle de la parole libre sur internet, judiciarisation supplémentaire de la société : la France est-elle toujours une démocratie si elle musèle ses citoyens ? ». Bruno Retailleau de LR, a pour sa part  rappelé que seuls les régimes autoritaires prétendent au contrôle de la vérité. Jean-Luc Mélenchon, enfin, se demande qui va décider qu’une information est vraie ou fausse. Question évidemment cruciale même si on connaît déjà la réponse…

L’énergie déployée par l’exécutif pour soutenir la désinformation étatique et réduire l’accès à une information alternative montre, si besoin était, que les mots (comme supports des idées) sont des armes dans les rapports politiques entre dominants et dominés. Aux mains des élites mondialistes, ils servent à la fabrication du consentement et prêchent la résignation en présentant la politique actuelle comme la seule praticable. Aux mains des dominés, ils sont un outil de réinformation active et une force émancipatrice.

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« Société de vigilance » : demain, tous suspects ?

« La société de vigilance » est le nom donné par Emmanuel Macron à la nouvelle doctrine de sécurité publique pour les années à venir. Le passage de l’état d’urgence dans le droit commun n’aura donc été qu’une étape d’un processus visant à mettre la société française sous surveillance et à promouvoir un état de suspicion généralisée. La prochaine sera la mise sur pied de la « Police de Sécurité du Quotidien » qui servira d’accélérateur à une politique sécuritaire prédictive.

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Libertés publiques : Macron dans les pas de Valls.

Moins d’État signifie en réalité moins d’État social et plus d’État répressif, le programme (très) libéral d’Emmanuel Macron se charge de nous le rappeler. Partisan d’une dérégulation accrue de l’économie avec une nouvelle loi travail encore plus destructrice que la précédente pour les droits des salariés, il prévoit de nombreuses mesures destinées à renforcer l’arsenal répressif et la surveillance des citoyens : nouveaux pouvoirs donnés à la police (dont les effectifs seront fortement augmentés dans un contexte de suppression massive de fonctionnaires), agrandissement du parc pénitentiaire, durcissement de la cybersurveillance, alourdissement des sanctions contre les fraudes, effort accru en faveur de la défense nationale, priorité donnée à la lutte antiterroriste avec la mise sur pied d’une task-force de renseignement… Le projet sécuritaire d’Emmanuel Macron se borne en réalité à confirmer la politique menée pendant cinq ans par Manuel Valls.

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RFID : la police numérique arrive et ses pouvoirs sont illimités.

Vivre avec une puce électronique sous la peau, c’est désormais possible et même recommandé. Les Implant parties fleurissent un peu partout en Europe et l’une est d’ores et déjà prévue à Paris le 13 juin, organisée par le collectif de biohackers suédois Bionyfiken. Au menu : conférences (en anglais) et pose d’implants NFC (garantie indolore). Festives et hi-tech, ces soirées vantent les mérites de cette dernière folie technologique qui ouvre un peu plus la voie au transhumanisme : plus besoin de badge pour s’identifier, de carte bancaire pour payer ou de code pour déverrouiller son smartphone ou son ordinateur. La puce permet aussi le stockage de données personnelles directement lisibles sur un terminal de lecture. Selon ses promoteurs, il s’agit avant tout d’améliorer nos capacités d’êtres humains par la biotechnologie et d’optimiser notre rapport à l’environnement, en bref nous faciliter la vie et nous rendre plus efficaces. Il s’agit aussi de préparer l’opinion publique à ce qui sera demain la norme quand les pouvoirs publics rendront le puçage obligatoire.

Pratiqué aux Etats-Unis depuis une dizaine d’années, le puçage cutané s’étend rapidement en Europe. Certaines entreprises suédoises proposent déjà l’implant de puces à leurs employés afin de les rendre plus productifs et en Espagne elles servent de moyens de paiement dans certaines discothèques. Mais l’affichage promotionnel du procédé cache mal sa finalité réelle. Les volontaires de ce marquage électronique dernier cri sont en réalité les cobayes d’un projet d’envergure qui vise ni plus ni moins qu’à rendre l’individu totalement transparent et à le livrer pieds et poings liés aux dispositifs de surveillance et de contrôle.

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La loi sur le renseignement, un texte pour museler la contestation sociale

Le scénario apparaît immuable : un attentat ultramédiatisé suscite une vive émotion collective, le gouvernement promet une réponse à la hauteur du péril et fait passer une énième batterie de mesures liberticides en procédure d’urgence. La loi sur le renseignement qui sera votée le 5 mai ne fait pas exception, loin s’en faut, se voulant conjurer l’attaque meurtrière contre Charlie Hebdo, l’un des points forts du système de domination médiatique. Et tout comme les précédentes, elle a un spectre d’action bien plus large que la seule menace terroriste contre laquelle elle est censée lutter comme le montre la liste de ses objectifs officiels :

– la prévention des atteintes à l’indépendance nationale, à l’intégrité du territoire et à la défense nationale, aux  intérêts majeurs de la politique étrangère et aux intérêts économiques industriels et scientifiques majeurs de la France,

– la prévention du terrorisme

– la prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale, de la reconstitution ou d’actions tendant au maintien de groupements dissous.

– la prévention de la criminalité et de la délinquance organisée

– la prévention de la prolifération des armes de destruction massive

En ligne de mire, donc : les lanceurs d’alerte, les syndicalistes, les manifestants de tous bords, les zadistes, les indépendantistes, la dissidence politique,… en gros tous ceux qui contestent la politique du gouvernement par des actions parfois radicales. La loi sur le renseignement est un texte sur mesure pour combattre l’opposition politique.

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Justice prédictive et surveillance globale : demain tous suspects ?

La future loi sur le renseignement qui légalise la surveillance de masse sous couvert de guerre contre le terrorisme a fait les choux gras de la presse dominante. Mais cette énième loi liberticide qui suit de près la loi sur le terrorisme de novembre dernier, la loi sur la géolocalisation de mars 2014 et la loi de programmation militaire de décembre 2013, n’est que le point d’orgue d’un processus qui a débuté il y a une dizaine d’années : le basculement progressif du droit pénal dans un régime préventif. La traque obsessionnelle des individus dangereux ou des comportements suspects aux fins d’éradiquer les menaces avant même qu’elles ne se concrétisent était déjà l’un des axes forts du rapport Bauer de 2008. Avec les mesures antiterroristes mises en place par l’actuel exécutif, le « décèlement précoce » des foyers de subversion est plus que jamais à l’ordre du jour et cette nouvelle doctrine de sécurité est sans doute la plus terrifiante arme de destruction massive des libertés publiques jamais inventée.

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