Valls : faux socialo, vrai facho

Décidément, en matière de provocations gratuites Manuel Valls est un multirécidiviste. Depuis sa nomination au Ministère de l’Intérieur, on ne compte plus ses diatribes islamophobes suscitant des désapprobations jusque dans son propre camp politique. Plus que jamais dans le collimateur : les Roms et les étrangers. Dans un entretien au quotidien « Le Figaro »  vendredi 15 mars, Manuel Valls estimait déjà que les Roms vivant dans des campements « ne souhaitent pas s’intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu’ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution ». Aujourd’hui, même son de cloche : ils ont vocation à retourner chez eux, en Bulgarie et en Roumanie. En matière d’expulsions, il poursuit sans vergogne la politique de ses prédécesseurs : rafles d’écoliers et politique du chiffre. Mais qui est donc Manuel Valls ? Lire la suite

Sécurité : le FN dans les pas de l’UMP

La question de la sécurité (des personnes et des biens) occupe une place croissante dans les programmes électoraux des différents partis, éclipsant peu à peu les questions économiques et sociales. La lutte contre la délinquance est devenue en l’espace de 40 ans un investissement politique rentable. Si la gauche s’en est emparée depuis le milieu des années 1990, avec toutefois quelques réserves, la droite républicaine et surtout nationale en a fait son vrai fond de commerce. Le programme électoral du Front National sur la sécurité intérieure intitulé « Rétablir l’autorité de l’Etat » n’y fait évidemment pas exception. Il se résume à une liste de propositions toutes plus démagogiques, liberticides et coûteuses les unes que les autres consistant à poursuivre la politique sécuritaire mise en oeuvre depuis 10 ans tout en l’aggravant. Jugeons plutôt. Lire la suite

Syrie : la guerre des mots

Pour les médias officiels des pays occidentaux, les opposants actuels au régime de Bachar-al-Assad sont des rebelles au cœur pur et à l’âme éprise de liberté combattant courageusement et sans coup férir un dictateur sanglant usant de répression aveugle et d’armes chimiques. « Rebelles », pas « terroristes » ? Pourtant le centième des exactions – bien réelles – commises par ces assoiffés de démocratie leur aurait valu sous d’autres cieux ce qualificatif nettement moins flatteur. L’usage quasi-exclusif du terme « rebelle » par la presse mainstream pour désigner les combattants en Syrie ne fait en réalité que démontrer deux choses : le terrorisme n’est qu’un mot et le choix des mots pour parler de la guerre fait partie de la guerre elle-même. Lire la suite

Charte de la laïcité : l’Islam (une fois de plus) dans le viseur.

Mis en échec  diplomatique face à la Russie dans le dossier syrien, englué dans une crise économique contre laquelle il n’a peu ou pas de moyen d’action, critiqué à droite et à gauche, le gouvernement cherche une échappatoire. Le salut ? taper, encore et toujours sur le musulman, sans trêve et sans relâche. Après une énième loi sur le voile, après les diatribes de Manuel Valls contre l’Islam, voici la charte de la laïcité à l’école. Destinée à être affichée dans tous les établissements scolaires publics, elle se veut être un outil de plus pour une pédagogie républicaine afin de faire de l’école un espace libéré de toute religion. Toutes les religions ? Une nouvelle fois, le gouvernement marche dans les pas du Front National en masquant (mal) son islamophobie obsessionnelle derrière l’éternel alibi de la laïcité. Lire la suite

Les « mauvais chiffres » de la délinquance : un bilan annuel en trompe-l’oeil.

La dernière publication des statistiques de délinquance révélée par Le Figaro a donné lieu à un exercice désormais rituel : la bataille des chiffres. Violences sexuelles : + 10,5 % au cours des 12 derniers mois, atteintes à l’intégrité physique : + 2,9 %, grande criminalité : + 5,2 %, vols à main armée contre des commerces : + 8,4 %, règlements de compte : + 10 %, cambriolages : + 9,3 %. Toutes les familles d’infraction évoluent dans le rouge… à l’exception notable des entrées et séjours illégaux constatés sur le territoire français qui voient leur nombre divisé par deux au cours de la période. Une occasion rêvée pour l’opposition de droite de fustiger le « laxisme » du gouvernement, de mettre une nouvelle fois en cause la réforme pénale portée par Christiane Taubira ainsi que la réduction des patrouilles et des missions opérationnelles de la gendarmerie observée depuis un an (et sans doute largement imputable à la RGPP). A en croire ces chiffres, ce premier bilan annuel apparaît en effet accablant pour Manuel Valls… à ceci près qu’ils ne mesurent en rien la délinquance et son évolution. Lire la suite