Islamophobie en France : toujours plus !

Depuis plus de 10 ans, les agressions contre les musulmans se multiplient dans notre pays. Le dernier rapport du Collectif Contre l’Islamophobie en France  fait même état d’une récente dégradation : en 2013, on a compté près de 50 % d’agressions de plus par rapport à 2012 qui était déjà un « bon cru ». Près de 700 actes envers des institutions ou des individus ont été recensés l’année passée, soit 200 de plus qu’en 2012 et trois fois plus qu’en 2010 ! En moyenne, une institution chaque semaine et deux individus chaque jour sont victimes d’atteintes discriminatoires anti-musulmanes, dégradation, agression physique ou verbale. Et encore, ne s’agit-il là que des seuls actes déclarés par les victimes, un grand nombre d’entre elles préférant se taire. Cette comptabilité laisse également de côté la cyber-haine islamophobe qui envahit les réseaux sociaux. Totalement occultée par les medias dominants, l’islamophobie n’en fait pas moins des ravages dans notre société. Cette évolution massive des opinions et des comportements est en partie le résultat des politiques discriminatoires menées par les différents gouvernements qui se sont succédés depuis 10 ans et qui ont contribué à fabriquer de toutes pièces un « problème musulman » faisant écran aux problèmes sociaux et économiques. La montée en force de cette politique du bouc émissaire est à relier à l’aggravation de la crise économique qui précipite dans la précarité et la pauvreté un nombre toujours plus élevé de travailleurs et incite donc les pouvoirs publics à « faire diversion » sur des questions de société.

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Lynchage de Pierrefitte-sur-Seine : le gouvernement complice ?

Soupçonné d’avoir commis un cambriolage, un jeune rom se trouve toujours dans le coma après avoir été roué de coups par une douzaine de personnes et retrouvé inconscient dans un chariot de supermarché, à Pierrefitte-sur-Seine en Seine-Saint-Denis où il vivait avec sa famille.

La communauté Rom vivant en France, ostracisée, accusée de vols ou de déprédations, est régulièrement la cible de violences racistes et cette dernière agression est la dernière d’une longue liste. Leurs campements sont fréquemment la cible d’incendies parfois d’origine criminelle. En janvier dernier, des Roms ont été agressés à l’acide en plein Paris. Quoi d’étonnant ? Les stéréotypes anti-Roms sont relayés par les médias et même au plus haut niveau de l’État. On se souvient (peut-être) de cette note de service interne d’un commissariat parisien demandant aux policiers « d’évincer » les familles roms vivant dans la rue. Manuel Valls lui-même quand il était Ministre de l’Intérieur n’a pas cessé de les ostraciser, considérant qu’ils n’ont pas « vocation à s’intégrer en France » mais plutôt à rentrer en Roumanie ou en Bulgarie et Bernard Cazeneuve se situe dans la (droite) ligne de son prédécesseur. L’acharnement de Valls et Cazeneuve contre les Roms relève de la logique du bouc-émissaire particulièrement rentable en période de crise et ne peut que conforter les stéréotypes racistes d’une partie de la population française. Le gouvernement responsable du lynchage de Pierrefitte ? la question mérite, en tout cas, d’être posée et l’on peut s’étonner du silence des médias et des associations antiracistes sur ce point, si promptes à mettre en cause « la contamination des esprits par les patrons de l’antisémitisme francophone » quand les victimes sont juives et les agresseurs musulmans. Encore le deux poids/deux mesures ?

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Coupe du Monde : ce qu’on ne verra jamais

Sous les feux des médias, la grande messe planétaire de la Coupe du Monde de football. Dans l’ombre, la triste réalité de la société brésilienne. Flambées de violence, répression policière brutale… des centaines de blessés, des assassinats ciblés, des disparitions, près de 10.000 familles expulsées… La situation sociale devient explosive au Brésil où les protestations contre la gabegie de la Coupe du Monde de football se multiplient, et alors que la police militaire s’est installée durablement dans les favelas de Rio où de vastes programmes de transformation urbaine sont engagés depuis quelques années. L’indécence des milliards dépensés en pure perte dans un contexte de paupérisation absolue des masses populaires brésiliennes montre une nouvelle fois l’absurdité du capitalisme mondialisé où se côtoient dénuement total et dépenses somptuaires. Mais les enjeux de la Coupe du Monde pour l’oligarchie mondialiste sont énormes : tenter de masquer la faillite inexorable du système par le spectacle d’une opulence factice, réactiver les réflexes nationalistes pour cacher les désastres de la mondialisation, désamorcer les luttes de classe par la grande communion dans le jeu, contrôler les quartiers populaires par le quadrillage militaro-policier. Et, last but not least, permettre aux firmes multinationales d’engranger des profits énormes tandis que les coût pharamineux seront supportés par le peuple brésilien. Socialiser les pertes, privatiser les profits : on ne change pas une recette qui marche. Lire la suite

L’obésité, maladie du mondialisme

La semaine passée, un couple de Britanniques du comté de Norfolk a été mis en état d’arrestation, accusé de mauvais traitements envers leur fils de 11 ans qu’ils « auraient laissé devenir obèse ». Relâchés sous caution après plusieurs heures, ils risquent de voir leur enfant placé dans une famille d’accueil. Ce fait divers a eu de nombreux précédents. Peu étonnant quand on sait que le Royaume Uni compte un quart de personnes obèses, le taux le plus élevé des pays Européens. Simple hasard ? Les causes de l’obésité, rarement génétiques, sont avant tout sociales, la qualité des conditions de vie et de l’alimentation étant déterminante. Or la pauvreté, conséquence de plusieurs décennies de politiques ultralibérales, est endémique au Royaume Uni – la moitié des enfants anglais vivront sous le seuil de pauvreté en 2020 et le marché de la restauration en expansion continue. En février dernier, la chaîne KFC a ainsi annoncé qu’elle allait ouvrir 300 restaurants d’ici cinq ans. La situation dramatique que connaissent les Anglais pourrait bien préfigurer ce qui attend les européens : l’obésité ne cesse de progresser sur le continent de même que les inégalités sociales, et la pénalisation de la misère et de ses effets, inspirée par la révolution néo-conservatrice étasunienne, y devient peu à peu la norme. Lire la suite

Célébrations du 6 juin 1944 : entre mémoire sélective et culture de l’oubli… par Vincent Gouysse (OCF)

Alors que le monde politico-médiatique bourgeois occidental célèbre aujourd’hui en grandes pompes le 70ème anniversaire du débarquement américain en Normandie, il n’est pas superflu de rappeler que cette offensive ne fût pas la bataille la plus décisive de cette époque, et surtout de souligner ce qui se cachait réellement derrière ce déploiement de forces de dernière minute. Pour comprendre tout cela, il est nécessaire de remonter quelques années en arrière.
Au lendemain même du déclanchement de la guerre d’extermination menée par l’impérialisme allemand contre l’Union Soviétique, un sénateur américain influent prénommé Harry S. Truman, qui allait accéder à la présidence américaine à la mort de Roosevelt en 1945, déclara sans ambages :
« Si nous voyons l’Allemagne gagner, nous devrions aider la Russie et, si la Russie est en train de gagner, nous devrions aider l’Allemagne, pour que le plus grand nombre possible périsse des deux côtés ».
Une ligne réaffirmée à la veille de l’attaque japonaise de Pearl Harbour, au début du mois de décembre 1941, par le Chicago Tribune qui estimait que le scénario idéal pour la civilisation (américaine) serait de voir les deux belligérants « se détruire l’un l’autre ». Après avoir soumis une grande partie de l’Europe occidentale, l’impérialisme allemand représentait en effet le concurrent le plus dangereux. Quant-à l’URSS, phare du socialisme et de la révolution mondiale, patrie des exploités du monde entier, elle représentait la promesse de l’extinction du capitalisme et donc une menace mortelle pour l’ensemble des pays bourgeois.
Au sein de la grande bourgeoisie américaine, ces paroles n’étaient pas une simple vue de l’esprit : l’impérialisme américain rêvait de tirer les marrons du feu de la lutte à mort que se livraient le fascisme et le socialisme sur le Front de l’Est. Peu importe qui gagnerait, il s’agirait de les aider à s’épuiser mutuellement au maximum, suffisamment en tout cas pour que l’impérialisme américain puisse ensuite se soumettre (ou liquider) le « vainqueur »… Mais en attendant, la guerre en Europe représentait déjà une juteuse affaire qui avait sorti du marasme économique l’impérialisme américain et résorbé son chômage infiniment plus efficacement que le New Deal…

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Tuerie de Bruxelles : quand la créature échappe à ses créateurs…

Un ex-détenu islamiste et fanatisé, un « acte terroriste », un lieu symbolique  consacré au judaïsme … la « tuerie de Bruxelles » tombe à point nommé pour alimenter les fantasmes d’un Islam barbare et d’une montée de l’antisémitisme, et réactiver la théorie du « choc des civilisations »  chère aux néo-conservateurs qui nous gouvernent. Mais derrière l’islamophobie manifeste des multiples portraits de Mehdi Nemmouche dressés par les médias, l’essentiel est tu : le présumé coupable est  un Français ayant séjourné en Syrie sur le sol belge. Il a donc sans doute été armé et entraîné par le gouvernement français qui soutient activement la rébellion djihadiste contre Bachar el-Assad. Et les personnes qui ont péri à Bruxelles sont en réalité des victimes collatérales de cette politique criminelle. Le « cas Nemmouche » ne sera pas le dernier, prophétisent certains experts. Cette tuerie n’est en définitive qu’un avant-goût de ce qui attend les occidentaux quand les milliers de djihadistes européens actuellement en Syrie seront de retour dans leur pays d’origine. Lire la suite