Du fascisme : l’ancien et le nouveau…

Quand on parle du fascisme, ils est d’abord essentiel, comme pour l’étude de la réalité économique et sociale soviétique, de s’attacher à s’élever au-dessus des mythes colportés par les médias et l’enseignement bourgeois. De leur point de vue, le fascisme serait d’abord synonyme de nazisme, et serait également le frère jumeau du « communisme », et en particulier du stalinisme, qui serait également le fruit d’une démence humaine… La naissance du fascisme ne serait pas inhérente au capitalisme, mais serait un « accident de l’Histoire » ayant émergé à cause de la prétendue folie d’un homme. On se garde bien d’expliquer comment cette folie a pu ensuite étreindre de vastes couches de la société allemande… Le fascisme serait caractérisé par le racisme (l’antisémitisme notamment) et la violence systémiques. En bref, le fascisme est ravalé à une dimension aussi idéaliste que psychologique ignorant les forces structurelles économiques et sociales qui ont présidé à son émergence en tant que force politique de premier plan.

Affiche du régime collaborateur de Vichy (1942)… Que de points communs avec les cibles de la situation actuelle !

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Projet de réforme pénale : verrouillage sécuritaire et dérive néo-conservatrice.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets : les derniers attentats devraient être le prétexte à un nouveau durcissement de la législation antiterroriste à l’image des précédentes lois votées depuis quatre ans selon le triptyque habituel – renforcement du pouvoir exécutif, intensification de la surveillance et diminution des libertés publiques. Les débats qui s’ouvrent au Sénat (majoritairement à droite) à partir de ce mardi devraient être ceux de tous les dangers pour ce qu’il reste de démocratie. Jamais à court de surenchère, la droite a d’ores et déjà émis des propositions pour « muscler » le projet de loi adopté par l’Assemblée Nationale, allant de l’instauration d’une période de sûreté de 30 ans (contre 22 aujourd’hui) au rétablissement de la peine de mort pour les terroristes en passant par la création d’une perpétuité incompressible (défendue notamment par Nathalie Kosciusko-Morizet) ou encore la mise en place d’une rétention de sûreté après la prison, la création d’un délit de consultation habituelle de site terroriste, ou d’un délit de voyage à l’étranger (sic) avec séjour dans un lieu où s’entraînent les terroristes.. Le Sénat prévoit aussi de renforcer le contrôle administratif des personnes de retour de zones d’opérations terroristes. Autres dispositions que devraient introduire les sénateurs : l’organisation d’un régime plus rigoureux d’exécution des peines ainsi que la création d’une circonstance aggravante permettant de criminaliser certains délits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, et de faciliter la saisie des correspondances stockées.

Mais ces outrances cachent l’essentiel : le basculement progressif du droit pénal classique dans un régime de « droit pénal de l’ennemi » qui traite le terroriste comme un « combattant illégal » (pour reprendre la terminologie bushienne plus que jamais d’actualité). Ne pas considérer l’auteur d’attentat comme un délinquant amendable mais comme l’agent d’une puissance ennemie. De fait, les appels incantatoires à intensifier la « guerre contre le terrorisme » lancés par les responsables politiques – Manuel Valls en tête – et les medias sous contrôle ont pour fonction de donner corps au mythe d’une guerre des civilisations. Au risque d’alimenter la menace même qu’ils prétendent combattre tout en liquidant au passage ce qu’il reste d’État de droit.

French police officers control the driver of a car on the A9 motorway at Le Perthus near the French-Spanish border on November 13, 2015. 30,000 police officers, including 4 000 border police (PAF : Police aux frontières), are mobilized from November 13 until December 13 to help secure French borders at 285 crossing points as part of the COP21 environmental summit to be held in Paris. Thousands of customs officers will also take position regularly on former checkpoints. AFP PHOTO / RAYMOND ROIG / AFP / RAYMOND ROIG

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Après les attentats de Bruxelles, les responsables de l’UE préparent une vaste escalade de l’espionnage policier (Alex Lantier)

Ceux qui ont vu Spectre, le dernier James Bond (sorti 7 jours avant les attentats du 13 novembre 2015), se souviendront peut-être de ce passage :

« Ne vous laissez pas convaincre qu’il nous faut moins de surveillance. Il nous en faut plus. Bien plus. Je le redis : Le comité 9 Sentinelles aurait un accès illimité aux flux de renseignement de tous les pays membres. Donc plus de données. Une meilleure analyse. Un risque amoindri d’attentats terroristes. Il est urgent que les services de sécurité de la planète s’unissent. Chacun de notre côté, nous sommes vulnérables. Ensemble, nous sommes une puissance mondiale… » Olivier Demeulenaere.

« Les enquêtes sur les attentats de Bruxelles n’en étaient encore qu’au tout début que les responsables de l’Union européenne (UE) faisaient déjà pression pour une formidable extension des pouvoirs d’espionnage de la police et du renseignement. Les ministres de la Justice et de l’Intérieur de l’UE se sont réunis jeudi pour planifier l’intensification de la collecte de renseignements et la coordination des opérations de police sur tout le continent.

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