Caroline Fourest ou l’obsession anti-Islam

On ne présente plus Caroline Fourest, défenseure infatigable de la laïcité, du droit des femmes et des homosexuels. Pendant un temps responsable du Centre gay et lesbien de Paris, fondatrice de la revue féministe ProChoix, ancienne collaboratrice du Monde et de Charlie Hebdo, elle pratique l’omniprésence médiatique, dénonçant inlassablement l’intégrisme dans les conférences et sur les plateaux de télévision où elle est régulièrement invitée. La constance de son  engagement lui a valu en 2005 d’être lauréate avec sa compagne Fiammetta Venner du prix national de la laïcité remis par le Comité Laïcité République, les récompensant « pour leurs actions contre tous les fondamentalismes religieux et leurs avatars liberticides, ainsi que pour leur engagement face à l’extrême-droite».

Mais, comme bien souvent, le noble combat pour la « laïcité » (à géométrie variable) et la « défense du droit des femmes » (surtout voilées) est là pour dissimuler un projet nettement moins glorieux…

caroline-fourest

D’abord engagée contre l’intégrisme chrétien et l’extrême-droite, Caroline Fourest s’est vite trouvée un cheval de bataille : la guerre contre l’islamisme, ou plutôt l’Islam. Le tournant a lieu en 2003 au moment de la parution de son livre Tirs croisés, co-écrit avec sa compagne Fiammetta Venner, traitant de la « laïcité à l’épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman ». Conclusion attendue : des trois, l’intégrisme musulman est bien le plus virulent. En cause : l`absence de laïcité et le manque de démocratie existant dans certains pays arabes et/ou à majorité musulmane. En 2006 elle récidive avec Frère Tariq et la tentation obscurantiste, dans lequel elle passe au crible des discours de l’universitaire suisse Tariq Ramadan à partir de lectures et d’écoutes de ses livres et enregistrements, pour tenter de démontrer un prétendu double discours : relativement libéral lorsqu’il s’exprime dans les médias et fondamentaliste et réactionnaire quand il le fait devant ses partisans musulmans. Le retour de l’inquisition ? Quoi qu’il en soit, ce livre s’est révélé truffé d’approximations, d’erreurs historiques et de mensonges.

Réformer la gauche

Son combat prend une tournure nettement plus politique avec La Tentation obscurantiste qui a obtenu le Prix du livre politique 2006 de l’Assemblée nationale au premier tour de scrutin, obtenant la faveur de 80 % des membres du jury composé pour l’essentiel de journalistes. Quasi-unanimité peu surprenante quand on connaît les lauréats des années précédentes : Fadela Amara, Alexandre Adler, Laurent Joffrin et Laurent Fabius, parmi d’autres. L’État sait reconnaître ses plus zélés serviteurs. L’objectif du livre : casser les soutiens de gauche dont bénéficie l’Islam qualifié de « religion réactionnaire, intégriste et totalitaire » en délégitimant le combat anti-impérialiste, anticolonialiste et tiers-mondiste de certains militants et intellectuels. En cela, il s’inscrit dans la continuité de Frère Tariq qui était déjà un pamphlet contre une partie de la gauche française qualifiée de « communautariste » par opposition à « républicaine ». Selon Pierre Tavanian militant associatif antiraciste, le livre s’achève par une mise en cause de la Ligue des Droits de l’Homme, du Monde diplomatique, du MRAP, du journaliste au Monde Xavier Ternisien, du collectif Une école pour tous et toutes, de la militante féministe Christine Delphy et de quelques autres, « qui ont pour point commun non pas une quelconque proximité avec Tariq Ramadan (…) mais simplement le refus de diaboliser Ramadan, et surtout le souci de lutter contre tous les racismes, donc l’islamophobie et enfin l’opposition à la loi interdisant le voile à l’école« . Cible régulière des attaques de Caroline Fourest, Pierre Tavanian accuse celle-ci d’avoir, en décembre 2003, publié à son sujet un « communiqué » de deux pages qu’il estime contenir une trentaine de contre-vérités.

Assimiler défense de l’Islam et antisémitisme

Réactionnaire, intégriste, totalitaire ? ce tableau convenu serait incomplet sans l’accusation d’antisémitisme… oubli que Caroline Fourest ne manque pas de réparer. Ainsi, d’après le site Panamza, elle a affirmé sans rire que les familles de certaines banlieues ont empêché leurs enfants, « au nom de leurs convictions religieuses », d’assister aux cours scolaires sur la Shoah, pure affabulation déjà relayée en février 2013 par Jewish News One, une Web-TV fondée par des oligarques israélo-ukrainiens.  Ces banlieues sont qualifiées au passage de « territoires perdus de la république », faisant ainsi référence à un livre éponyme qualifié lors de sa parution de sinistre farce xénophobe et néoconservatrice par le philosophe franco-israélien Ivan Segré. Ecrit sous la direction  d’un défenseur inconditionnel d’Israël, Emmanuel Brenner, cet ouvrage eut droit aux honneurs de la loge Ben Gourion de B’naï B’rith fin 2012 en présence d’Alain Finkielkraut.

Bien qu’adulée par les journalistes officiels, Caroline Fourest essuie parfois quelques critiques. Le journaliste Didier Lestrade s’interroge sur son obsession antimusulmane et antivoile. Même son de cloche chez l’ancien président de l’Institut des Cultures d’Islam qui reproche au discours de Caroline Fourest d’attiser les peurs et de contribuer à banaliser l’islamophobie, une critique également formulée par l’ancien président de cet institut, Hakim El Karaoui. Mais les journalistes ne sont pour rien dans le l’islamophobie médiatique – et surtout pas Caroline Fourest – puisque, comme elle l’affirmait sans rire le 8 février dernier dans un débat qui l’opposait à Lilian Thuram, relayé par le site Panamza, les musulmans sont responsables, de par leur « intégrisme », de la discrimination qu’ils subissent : la récurrence de couvertures médiatiques consacrées à l’islam serait la faute des « intégristes et des radicaux », non pas celle des rédacteurs en chef et des journalistes. « Ils ont récolté ce qu’ils voulaient », affirma-t-elle. Et il ne faudrait pas confondre, d’après la militante, la critique de l’islam et « l’incitation à la haine » des musulmans (voir ici).

Contre-vérités, manipulations et bidonnages

Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), dans son livre intitulé Les Intellectuels faussaires, qualifie Caroline Fourest de « sérial-menteuse » et avance que la caractéristique principale de celle-ci serait « d’attribuer à ses adversaires des propos qu’ils n’ont jamais tenus pour s’en offusquer ».  Exemple avec son livre consacré à Marine Le Pen qui lui vaudra une condamnation pour diffamation par le tribunal correctionnel de Paris, le 9 octobre 2012. Même motif, même punition : dans le même ouvrage, Caroline Fourest et Fiammetta Venner accusent Frédéric Chatillon d’antisémitisme et de liens avec des réseaux terroristes. Ce dernier porte plainte et, le 21 janvier 2013, Caroline Fourest et Fiammetta Venner sont condamnées pour diffamation et atteinte à la vie privée.

Ardente supportrice des Femen, officiellement « féministes » mais officieusement sionistes et islamophobes, Caroline Fourest prépare un livre sur sa chef de file en France Inna Shevchenko. Fin 2012, dans le cadre d’un documentaire pour France 2, elle filme une action militante non-autorisée contre une manifestation de l’Institut Civitas opposée au projet de légalisation du mariage et de l’adoption pour des couples de même sexe. Prise à partie et insultée par des participants au défilé, elle affirme avoir été tabassée. À la suite de la plainte qu’elle a déposée, quatre individus sont placés en garde à vue. En réalité, cette pseudo-agression se révélera être une grossière manipulation dont la journaliste est coutumière suivant un schéma récurrent : provocation, mise en scène, victimisation, dramatisation et plainte.

En mars 2004, Caroline Fourest et sa compagne avaient déjà inventé une fausse agression à leur encontre afin de déclencher une campagne discriminatoire contre l’Institut du Monde Arabe. En septembre 2012 lors d’une intervention à la fête de l’Humanité, Caroline Fourest s’était plainte d’avoir été prise à partie par des militants antiracistes du Parti des Indigènes de la République – allégation également mensongère. Mais ces multiples mises en scène n’auront pas été en pure perte, lui permettant de bénéficier en permanence d’une protection policière impressionnante pour tous ses déplacements et interventions – le tout aux frais du contribuable.

Pour disqualifier ceux qui luttent contre l’islamophobie, elle est prête à toutes les manipulations, y compris à colporter des contre-verités. Sur l’emploi du terme d’abord, en affirmant que ce mot  « a pour la première fois été utilisé en 1979, par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de “mauvaises musulmanes” ».  Conséquence : il est urgent de ne plus l’employer pour combattre à nouveau le racisme et non la critique laïque de l’islam. Pour désarmer la lutte contre la discrimination, rien de mieux en effet que de délégitimer le mot qui la désigne. Sur ce point, elle a engagé des polémiques avec Xavier Ternisien qui a montré que le mot est bien plus ancien et était utilisé dès 1921. De son côté, le journaliste Alain Gresh a relevé l’usage de l’expression « délire islamophobe » dès 1925 en France. Caroline Fourest sera accusée par le collectif des Indigènes de la République d’avoir manipulé l’origine du mot dans le but de délégitimer la dénonciation de l’islamophobie.

Autre méthode : les reportages bidonnés avec en ligne de mire les sites de réinformation ou de lutte contre le néocolonialisme, notamment Les mots sont importants dont Pierre Tevanian est l’un des animateurs, l’assimilant à « la gauche pro-voile » pour ses liens avec les mouvements de défense de l’Islam au sein des Indigènes de la République, ou encore des universitaires partisans d’une « nouvelle laïcité », comme Raphaël Liogier. Avec Fiammetta Venner, elle a consacré un ouvrage aux positions et engagements du Réseau Voltaire et de Thierry Meyssan qu’elle qualifie de « conspirationniste ». Thème fétiche des néoconservateurs – il leur permet de disqualifier la pensée critique parfois même en l’assimilant à l’antisémitisme – le conspirationnisme était au cœur de son reportage télévisé intitulé Les réseaux de l’extrême. Au menu : bidonnages et amalgames. Sous la bannière du « complotisme » vu par Caroline Fourest on trouve en effet pêle-mêle identitaires d’extrême-droite, islamistes, et vrais militants anticolonialistes… curieux mélange qui permet à la journaliste de diaboliser ceux-ci en les associant à ceux-là… procédé malhonnête qui a fait l’objet de vives critiques, dont celle de Michel Collon mis directement en cause dans le documentaire. Sa haine profonde et viscérale de l’Islam en fait une porte-parole naturelle des thèses antimusulmanes auprès d’une certaine partie de la gauche française, ce qui lui a notamment valu en 2012 la palme du racisme aux Y’a bon Awards.

De quoi Caroline Fourest est-elle le nom ?

Considérée comme un cerveau sain par ceux qui font l’opinion, Caroline Fourest ne manque pourtant pas de détracteurs, y compris dans son propre camp politique. Pour Esther Benbassa, sénatrice d’EELV, « c‘est un(e) stratège. Elle s’est placée du côté des islamophobes pour plaire à la fois à la droite et à une partie de la gauche au nom de la laïcité en jouant la Jeanne d’Arc au visage lisse qui va défendre les femmes contre les horribles musulmans. Ça lui a permis de grimper à toute vitesse les marches de la notoriété (…) Pour elle, les causes, c’est du businessFourest, c’est une affairiste qui fait commerce d’idées. C’est une boutique qui marche et qui renouvelle ses articles. Une bonne affaire. » D’autres lui reprochent son inculture manifeste doublée d’une assurance à toute épreuve, comme Pierre-André Taguieff dont elle est pourtant très proche idéologiquement : « Elle n’est ni sociologue ni anthropologue ni historienne, ce qui ne l’empêche pas de parler de tout avec autorité et une certaine arrogance.  »

Superficielle mais habile, politiquement proche de Manuel Valls dont elle soutient sans réserves les positions sur la « laïcité », Caroline Fourest incarne à elle seule la conversion totale et définitive de la « gauche » au sionisme et au mondialisme. Son parcours est celui de la bien-pensance de gauche qui a laissé tomber la défense des victimes du capitalisme  – salariés pauvres, exclus sociaux et travailleurs immigrés – pour le pseudo-féminisme, le mariage gay et le soutien inconditionnel à Israël. Son engagement anti-Islam date de précisément de 2003, première année des campagne anti-voile menées successivement par l’UMP et le PS, qui ont fait du musulman un bouc émissaire parfait, isolé, fragile et visible. Comme tous les islamophobes, Caroline Fourest avance masquée, faisant passer son combat discriminatoire sous l’éternel alibi de la laïcité et du féminisme. En réalité, c’est toujours le deux poids/deux mesures : alors qu’on s’alarme d’une prétendue montée de l’antisémitisme dans les banlieues, que l’on stigmatise les défenseurs d’une vraie laïcité anticommunautariste, on soutient sans réserve Charlie Hebdo, passé du scato-gauchisme au néoconservatisme, dans l’affaire des caricatures. Le contraste dans le traitement des deux discriminations – antisémitisme et islamophobie – pourtant strictement symétriques, est frappante. Il met en lumière la nature du véritable engagement de Caroline Fourest – faire la promotion de la théorie du choc des civilisations et de la « montée du danger islamiste » pour masquer les vraies responsabilités dans les tensions sociales actuelles – faisant d’elle ni plus ni moins qu’une chienne de garde du système.

Voir également sur ce blog : Mais que fait donc la LICRA ?

Retrouvez-moi sur facebook : Combattre le Nouvel Ordre Sécuritaire

A lire :

Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman », La Découverte, 2013.

Nicolas Bourgoin, La Révolution Sécuritaire (1976-2012), Champ Social, 2013.

25 réflexions sur “Caroline Fourest ou l’obsession anti-Islam

  1. un fait passé sous silence :
    – alors que les Femen débarquent en France, Caroline Fourest y va de son numéro de journaliste reporter pour présenter au grand public cette mouvance qu’elle assure promis à un grand avenir, avec tambour et trompette,
    – deux ans après, lors de la sortie de son dernier opus, Inna, on apprend que les deux femmes ont probablement eu une relation très intime,
    – entre ces deux éléments, personne ou presque n’a été demandé à miss Caroline si, à l’origine, elle n’aurait pas confondu promotion plus qu’intéressée et travail journalistique – toujours objectif et honnête, cela va de soi, s’agissant de miss caroline : dans une interview TV, elle dit même détester la mauvaise foi ; mais la bonne ?!!
    – une drôle de situation dont la même caroline ira vaguement se disculper par avance dans la promotion de son « Inna » en disant que, bon, oui, peut-être, à un moment donné le vrai journalisme ne saurait s’éloigner trop de son sujet, etc. (si l’on avait pas compris la dimension jambe en l’air essentielle de toute l’affaire).

    …/…
    je me rappelle que, en France, nous avions pour intellectuels parlant au public des Deleuze, Foucault, Derrida, Aron, Girard, Althuser, etc – et même des Sartre, Beauvoir, Bourdieu,
    voire des BHL au début de la chute, des gens qui furent tout de même formés à bonne école ;
    aujourd’hui, nous avons Fourest et ses clones.

  2. Article qui met du baume au coeur, ca fait chaud au bide de voir qu’il reste encore des types comme vous Nicolas. La verité a encore ses soldats…

    Bien à vous, passez une délicieuse journée.

  3. Caroline à une fois déclarée, le plus sérieusement du monde, que le mot « système » (vous savez quand on dit « le système ») était un terme repris de l’extrême droite.
    Donc encore un mot à proscrire si on tient à ne pas basculer dans le camp du mal.

    Pour la source c’était sur LCP, au cours d’un débat face à Mélenchon, mais je n’ai pas plus de détails.

  4. Monsieur, Bourgoin pour la française musulmane que je suis, je dirais que votre article est d’une grande pertinence et nous renseigne de manière très juste et très objective sur la personnalité de la « plus prometteuse journaliste » du moment. Par ailleurs, vos positions sont bien plus courageuses que celle de Fourest. En effet, aujourd’hui en France, il est plus facile de diaboliser l’Islam et les musulmans que d’essayer de démontrer le contraire…

  5. Si EELV a tourné le dos à son électorat écolo de base qui a préféré voter Mélenchon en 2012, ça se saurait mais il y autre chose. Quand je vois un certain nombre de personnalités éventuellement des élus pro-communautaristes musulmans (qui n’a rien à envier aux parlementaires umpistes avec les extrémistes juifs à l’instar de Goldnadel) au lieu d’apporter de meilleures réponses face à des problèmes posés, je comprends en partie pourquoi le Fn gagne du terrain. Le Front de gauche même si j’ai des divergences au niveau économique est clair comme de l’eau roche sur la laïcité. Tant qu’à Caroline Fourest elle n’a rien à prouver dans son combat contre l’extrême droite dont le Fn et les intégristes. Les Indivisibles sont des imposteurs anti-racistes et n’ont pas grand chose à voir avec SOS Racisme, la Licra, le Mrap et la LDH

  6. J’aime pas ce site mais comme c’est un méchant sssioniste qui me l’a fait connaitre, je m’y suis un peu penché.
    http://bit.ly/1sflKaN

    Un trait frappant dans l’analyse de Mr Wilton de la période tumultueuse 1917-1919 en Russie est son exposé du rôle éminemment important joué par les Juifs dans l’établissement du régime bolchevique.

    La liste suivante est la liste des membres du Parti Bolchevique et de l’administration soviétique pendant cette période, que Wilson compila sur la base de rapports officiels et de documents originaux, et cette liste met en évidence le rôle crucial joué par les Juifs dans ces organismes. Ces listes furent d’abord publiées dans l’édition française — difficile à trouver — du livre de Wilton, publié à Paris en 1921 sous le titre : Les derniers jours des Romanoffs. Elles n’apparaissent pas dans les éditions américaine et britannique de The Last Days of the Romanovs, publiées en 1920.

    «J’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour agir en chroniqueur impartial», écrivit Wilton dans son avant-propos des Derniers jours des Romanoffs. «Dans le but d’éviter toute accusation de porter préjudice, je donne la liste des membres du Comité Central [du Parti Bolchevik], de la Commission Extraordinaire [la Tchéka, ou police secrète] et du Conseil des Commissaires, en activité à l’époque de l’assassinat de la famille impériale.

    «Les 62 membres du Comité [Central] étaient composés de cinq Russes, un Ukrainien, six Lettes [Lettons], deux Allemands, un Tchèque, deux Arméniens, trois Géorgiens, un Karaim (une secte juive), et 41 Juifs.

    La Commission Extraordinaire [Théka ou Vétchéka] de Moscou était composée de 36 membres, incluant un Allemand, un Polonais, un Arménien, deux Russes, huit Lettons, et 23 Juifs.

    Le Conseil des Commissaires du Peuple [le gouvernement soviétique] comptait deux Arméniens, trois Russes, et 17 Juifs.

    «D’après les informations fournies par la presse soviétique, sur 556 importants fonctionnaires de l’Etat Bolchevique, incluant ceux mentionnés précédemment, en 1918-1919 il y avait : 17 Russes, 2 Ukrainiens, 11 Arméniens, 35 Lettes [Lettons], 15 Allemands, un Hongrois, 10 Géorgiens, 3 Polonais, 3 Finnois, un Tchèque, un Karaim, et 457 Juifs.»

    «Si le lecteur s’étonne de trouver la main des Juifs partout dans l’affaire de l’assassinat de la famille impériale russe, il doit garder à l ‘esprit la formidable prépondérance numérique des Juifs dans l’administration soviétique», continue Wilton.

    Le pouvoir gouvernemental réel, poursuit Wilton (p. 136-138 de la même édition) réside dans le Comité Central du Parti Bolchevique. En 1918, raconte-t-il, cet organisme comptait douze membres, dont neuf étaient d’origine juive, et trois étaient Russes. Les neuf Juifs étaient : Bronstein (Trotsky), Apfelbaum (Zinoviev), Lurie (Larine), Uritsky, Volodarski, Rosenfeld (Kamenev), Smidovitch, Sverdlov (Yankel) et Nakhamkes (Steklov). Les trois Russes étaient Ulyanov (Lénine), Krylenko et Lunacharsky.

    «Les autres partis socialistes russes avaient une composition similaire», continue Wilton. «Leurs Comités Centraux étaient composés comme suit:

    Mencheviks (Sociaux-Démocrates) : Onze membres, juifs en totalité.

    Communistes du Peuple : six membres, dont cinq étaient juifs et un, russe.

    Sociaux-Révolutionnaires (aile droite) : quinze membres, dont 13 étaient juifs et deux étaient russes (Kérenski, qui était peut-être d’origine juive, et Tchaïkovski).

    Sociaux-Révolutionnaires (aile gauche) : douze membres, dont dix étaient juifs et deux, russes.

    Comité des Anarchistes de Moscou : cinq membres, dont quatre étaient juifs et un, russe.

    Parti Communiste Polonais : douze membres, juifs en totalité, incluant Sobelson (Radek), Krokhenal (Zagonski), et Schwartz (Goltz).

    «Ces partis», commente Wilson, «en apparence opposés aux Bolcheviques, jouaient le jeu des Bolcheviques d’une manière sournoise, plus ou moins, en empêchant les Russes de se rassembler. Sur 61 individus à la tête de ces partis, il y avait 6 Russes et 55 Juifs. Quel que soit le nom qu’on lui donne, le gouvernement révolutionnaire était juif.»

    [Bien que les Bolcheviks permirent à ces groupes politiques de gauche d’opérer pour un temps sous un strict contrôle et dans des limites étroites, même ces pitoyables résidus d’opposition organisée furent complètement éliminés à la fin de 1921.]

    Le gouvernement Soviétique, ou «Conseil des Commissaires du Peuple» (également connu sous le nom de «Sovnarkom») était composé comme suit, dit Wilton:

    Commissaires du Peuple (Ministres) Noms Nationalité
    Président V.I. Ulyanov (Lénine) Russe
    Affaires Etrangères G.V. Tchitherin Russe
    Nationalités J. Diougashvili [Staline] Géorgien
    Agriculture Protian Arménien
    Conseil Economique Lourié (Larin) Juif
    Ravitaillement A.G. Schlikhter Juif
    Armée et Marine L.D. Bronstein (Trotsky) Juif
    Contrôle d’Etat K.I. Lander Juif
    Terres d’Etat Kaufmann Juif
    Travail V. Schmidt Juif
    Aide Sociale E. Lilina (Knigissen) Juif
    Education A. Lunacharsky Russe
    Religion Spitzberg Juif
    Intérieur Apfelbaum [Radomyslski] (Zinoviev) Juif
    Hygiène Anvelt Juif
    Finances I. E. Gukovs [et G. Sokolnikov] Juif
    Presse Voldarski [Goldstein] Juif
    Elections M.S. Uritsky Juif
    Justice I.Z. Shteinberg Juif
    Réfugiés Fenigstein Juif
    Réfugiés Savitch (Assistant) Juif
    Réfugiés Zaslovski (Assistant) Juif

    Sur ces 22 membres du «Sovnarkom», résume Wilton, il y avait trois Russes, un Géorgien, un Arménien, et 17 Juifs.

    Le Comité Central Exécutif , continue Wilton, était composé des membres suivants:

    Y. M. Sverdlov [Solomon] (Président) Juif
    Avanesov (Secrétaire) Arménien
    Bruno Letton
    Breslau Letton [?]
    Babtchinski Juif
    N. I. Bukharin Russe
    Weinberg Juif
    Gailiss Juif
    Ganzberg [Ganzburg ] Juif
    Danichevski Juif
    Starck Allemand
    Sachs Juif
    Scheinmann Juif
    Erdling Juif
    Landauer Juif
    Linder Juif
    Wolach Tchèque
    S. Dimanshtein Juif
    Encukidze Géorgien
    Ermann Juif
    A. A. Ioffe Juif
    Karkhline Juif
    Knigissen Juif
    Rosenfeld (Kamenev) Juif
    Apfelbaum (Zinoviev) Juif
    N. Krylenko Russe
    Krassikov Juif
    Kaprik Juif
    Kaoul Letton
    Ulyanov (Lenin) Russe
    Latsis Juif
    Lander Juif
    Lunacharsky Russe
    Peterson Letton
    Peters Letton
    Roudzoutas Juif
    Rosine Juif
    Smidovitch Juif
    Stoutchka Letton
    Nakhamkes (Steklov) Juif
    Sosnovski Juif
    Skrytnik Juif
    L. Bronstein (Trotsky) Juif
    Teodorovitch Juif [?]
    Terian Arménien
    Uritsky Juif
    Telechkine Russe
    Feldmann Juif
    Fromkin Juif
    Souriupa Ukrainien
    Tchavtchévadzé Géorgien
    Scheikmann Juif
    Rosental Juif
    Achkinazi Imeretian [?]
    Karakhane Karaim
    Rose Juif
    Sobelson (Radek) Juif
    Schlichter Juif
    Schikolini Juif
    Chklianski Juif
    Levine-(Pravdine) Juif

    Ainsi, conclut Wilton, sur 61 membres, cinq étaient Russes, six étaient Lettons, un était Allemand, deux étaient Arméniens, un était Tchèque, un était Imeretian (?), deux étaient Géorgiens, un était un Karaïm, un était Ukrainien, et 41 étaient Juifs.

    La Commission Extraordinaire de Moscou (la Tchéka), la police secrète soviétique, ancêtre du GPU (Guépéou), du NKVD et du KGB, était composée comme suit:

    F. Dzerzhinsky (Président) Polonais
    Y. Peters (Vice-Président) Letton
    Chklovski Juif
    Kheifiss Juif
    Zeistine Juif
    Razmirovitch Juif
    Kronberg Juif
    Khaikina Juif
    Karlson Letton
    Schaumann Letton
    Leontovitch Juif
    Jacob Goldine Juif
    Galperstein Juif
    Kniggisen Juif
    Katzis Letton
    Schillenkuss Juif
    Janson Letton
    Rivkine Juif
    Antonof Russe
    Delafabre Juif
    Tsitkine Juif
    Roskirovitch Juif
    G. Sverdlov (frère du Président du Comité Central Ex.) Juif
    Biesenski Juif
    J. Blumkin (assassin du Comte Mirbach) Juif
    Alexandrovitch (complice de Blumkin) Russe
    I. Model Juif
    Routenberg Juif
    Pines Juif
    Sachs Juif
    Daybol Letton
    Saissoune Arménien
    Deylkenen Letton
    Liebert Juif
    Vogel Allemand
    Zakiss Letton

    Sur ces 36 fonctionnaires de la Tchéka, un était Polonais, un Allemand, un Arménien, deux Russes, huit Lettons, et 23 étaient Juifs.

    «En conséquence» conclut Wilton, «il n’y a pas de raison d’être surpris du rôle prépondérant des Juifs dans l’assassinat de la famille impériale. C’est plutôt le contraire qui aurait été surprenant.»

    Journal of Historical Review 14/1, (Jan/Feb 1994), 4ff. Les notes en bas de page de Mark Weber dans cet article ont été supprimées ; les photos et les descriptions qui les accompagnent n’apparaissent pas dans l’original. Le texte complet (en anglais) de l’article de Weber est disponible sur le site Web de IHR. Le livre de Robert Wilton Last Days of the Romanovs peut être commandé à National Vanguard Books et à Noontide Press. »

  7. Charlie, nouvelle religion d’État. – Nicolas Bourgoin

  8.  CHARLIE OU LA MASCARADE D’UNE COMMÉMORATION. NOUS NE SOMMES PAS CHARLIE ET NOUS DEVONS LE CRIER HAUT ET FORT. | intérêt pour tous

  9. Charlie, nouvelle religion d’État | Arrêt sur Info

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