Sécurité : le programme très vallsiste d’Emmanuel Macron

Moins d’État signifie en réalité moins d’État social et plus d’État répressif, le programme (très) libéral d’Emmanuel Macron se charge de nous le rappeler. Partisan d’une dérégulation accrue de l’économie avec une nouvelle loi travail encore plus destructrice que la précédente pour les droits des salariés, il prévoit de nombreuses mesures destinées à renforcer l’arsenal répressif et la surveillance des citoyens : nouveaux pouvoirs donnés à la police (dont les effectifs seront fortement augmentés dans un contexte de suppression massive de fonctionnaires), agrandissement du parc pénitentiaire, durcissement de la cybersurveillance, alourdissement des sanctions contre les fraudes, effort accru en faveur de la défense nationale, priorité donnée à la lutte antiterroriste avec la mise sur pied d’une task-force de renseignement… Le projet sécuritaire d’Emmanuel Macron se borne en réalité à confirmer la politique menée pendant cinq ans par Manuel Valls.

Emmanuel Macron, le plus ouvertement libéral des candidats pour 2017, est sans doute aussi le plus sécuritaire si l’on en croit le catalogue de mesures affichées dans son programme officiel. Le volet consacré à la protection des citoyens annonce la couleur : « ce sera tolérance zéro lorsqu’il s’agit de sécurité ». Autrement dit toute incivilité, même mineure, trouvera sa sanction, tandis que chaque peine de prison sera exécutée. Les fraudes (au fisc ou aux prestations sociales) seront quant à elles plus lourdement punies. Une telle intransigeance peut surprendre de la part d’un candidat qui s’affirme progressiste, aussi il croit bon de préciser : « car la sécurité est la première de nos libertés ». Rappelons que cette formule rabâchée par Manuel Valls a été à l’origine un slogan de campagne du Front National.

On objectera sans doute que les prisons françaises, qui n’ont jamais compté autant de détenus, sont déjà pleines à craquer… Emmanuel Macron propose de construire 15.000 nouvelles places, rien de moins que d’agrandir le parc actuel de près de 30 % ! Alors qu’il se dit « de gauche », le candidat semble pourtant ignorer les effets pervers du tout carcéral…

Mais la priorité des priorités reste la guerre sans fin contre le terrorisme avec la création d’un état-major permanent des opérations de sécurité intérieure, de renseignement et de lutte contre le terrorisme et le renforcement de la cyberdéfense et de la cybersécurité. Directement rattaché à la présidence de la République, il associera les services et états- majors des ministères de l’Intérieur et de la Défense, avec la participation des ministères des transports, de la santé et de l’industrie. La mise sur pied de cette nouvelle task-force qui s’ajoute aux dispositifs déjà existants ne pourra que durcir la surveillance des citoyens avec les résultats que l’on connaît : nuls pour ce qui est de faire baisser la menace redouter mais maximaux pour le flicage des citoyens honnêtes.

De fait, le programme d’Emmanuel Macron trouve des accents très vallsistes avec une défense agressive de la « laïcité » (notamment le projet de démanteler les associations qui sont jugées hostiles à la République, l’obsession antivoile ou la fermeture de certains lieux de culte) et plus généralement avec la volonté affirmée de « restaurer l’autorité de l’État et dans l’État et garantir l’indépendance de l’autorité judiciaire. » Manuel Valls n’a d’ailleurs pas tardé à accorder son soutien à son alter ego en appelant à voter pour lui « dès le premier tour », foulant ainsi aux pieds le choix des électeurs de la primaire socialiste.

 

3 réflexions sur “Sécurité : le programme très vallsiste d’Emmanuel Macron

  1. MACRON ET SLOGAN RACOLEUR

    Avec Macron, ce serait, du moins si l’on en croit son slogan racoleur : « la vraie vie ». Ah bon ? Laquelle ? Celle d’un B. Delanoë qui, c’est son droit, le soutient ? Un B. Delanoëe qui aujourd’hui se fiche comme d’une guigne des dettes astronomiques qu’il a laissé derrière lui ? Sur le dos des Parisiens ?
    Ou, alors, pourquoi pas, « la vraie vie », selon un Boy Georges ? Un chanteur anglais déclinant et, accessoirement, repris de justice ? Un Boy George qui, lui, aujourd’hui se désiste après l’avoir soutenu… parce qu’il le croyait Homo ?

    Question : peut-on sérieusement croire que les Français ont la cervelle si encombrée de humus pré biotique qu’ils ne distinguent même plus l’envers de l’endroit ?
    Qu’ils ne distinguent pas davantage les gigantesques fossés qui séparent leur vraie vie de citoyens de l’enfer ploutocratique pour tous ?
    Ni, comme le démontre chaque jour F. Asselineau, la carrure d’un authentique chef d’État, autrement plus crédible qu’une chimère politique surgonflée, elle, à coups de tambours médiatiques et d’anabolisants financiers…

    Pour conclure, à l’adresse des plus frileux, le général de Gaulle lui-même, ne disait-il pas en avril 1942 :  » Dans le secret de ses douleurs, il se crée, en ce moment même, une France entièrement nouvelle, dont les guides seront des hommes nouveaux « . [ … ]
    Car pencher vers des gens qui ont détruit toutes les libertés françaises et tâchent de modeler leur régime sur le fascisme et sa caricature, ce serait, en vérité, introduire dans la politique les principes du pauvre Gribouille qui se jetait dans la mer de crainte d’avoir à se mouiller.

    Hauts les coeurs, donc !

    Macron, le stipendié du clan Rothschild pour prendre aussi le pouvoir politique :

    Voir, aussi, « Un abstentionniste s’exprime » :

  2. Pierre Jovanovic : Si Macron est élu, la France n’existera plus .. | Le Blog de la Résistance

  3. Les fraudeurs fiscaux seront tous punis lourdement… foutaise. Les milliardaires qui financent Macron ne risquent rien, par contre les petits fraudeurs vont « manger cher ».

    Autre point, depuis quinze ans les sociétés de sécurité privée et leurs effectifs augmentent de façon exponentielles. Il n’est pas impossible de voir émerger des milices privées dotées de pouvoirs de police pour palier aux réductions d’effectifs dans la fonction publique. Blackwater en version flicarde pour mieux écraser les contestataires, au pire des camps de « rétention administrative » contre les éternels ronchons ennemis de la « démocratie macronienne ».

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